L'avis de Mediafilm

Premier long métrage de fiction d'un cinéaste issu du documentaire, cette comédie tendrement mélancolique, tournée presque entièrement en yiddish, s'inspire des expériences vécues par le comédien principal, le très sympathique Menashe Lustig. D'où les accents de vérité contenus dans ce récit au carrefour de MARTY et THE CHAMP, dont le traitement oscille entre fiction néoréaliste et regard documentaire. Défendu par des acteurs non professionnels issus de la communauté hassidique, ce petit film attachant, qui ne pèche que par une fin décevante, évoque par son mélange d'acuité et d'empathie le cinéma indépendant américain des années 1970 (on pense entre autres à Paul Mazursky). S'aventurant avec respect dans un monde qu'il observe avec fascination mais sans jugement, Joshua Z. Weinstein signe une oeuvre fragile mais mémorable, qui aborde les sujets de la foi, de la religion et de l'amour parental avec une délicatesse et une émotion rares.

Georges Privet