L'avis de Mediafilm

Après le film d'espionnage (OSS 117) et le mélodrame muet (L'ARTISTE), Michel Hazanavicius s'amuse maintenant à pasticher le style du Godard des années 1960 dans cette adaptation libre du roman à clé "Un an après" d'Anne Wiazemsky. Inventif et visuellement fignolé, son film repose toutefois sur un scénario épisodique et rarement prenant, trop d'idées incongrues ou loufoques venant désamorcer la gravité et la tristesse de ce portrait d'un couple à la dérive. Reste que LE REDOUTABLE constitue un merveilleux terrain de jeu pour le cinéphile. En effet, celui-ci y trouvera son comptant de clins d'oeil et références de tout acabit à l'oeuvre du grand maître de la Nouvelle Vague. Même son "suicide artistique", longtemps demeuré incompréhensible, trouve ici une explication cohérente. Dépeint sous un jour défavorable - macho, jaloux, condescendant, maladroit - ce dernier est solidement incarné par Louis Garrel, dans une performance relevant du mimétisme. En revanche, Stacy Martin (NYMPHOMANIAC) est plus effacée et partage peu de ressemblance avec son modèle. (Texte rédigé en mai 2017, dans le cadre du Festival de Cannes)

Louis-Paul Rioux