L'avis de Mediafilm

Leon Vitali est entré au service de Stanley Kubrick comme d'autres entrent en religion: 24 heures sur 24, à la vie, à la mort. Ce portrait passionnant d'un humble "travailleur du cinéma" est donc non seulement un "must" absolu pour les fans du cinéaste, mais une exploration fascinante de la relation complexe entre un maître et son disciple. Aussi divertissant qu'accessible, construit habilement et réalisé avec soin, FILMWORKER mêle souvenirs, anecdotes et documents inédits. Au-delà de quoi ce portrait soulève une question cruciale sur le prix de l'Art: où finit le dévouement absolu et où commence l'asservissement pathologique? Difficile de trancher. Ce qui est sûr, en revanche, c'est qu'à force de travailler pour lui, Vitali est devenu un personnage de Kubrick: d'une intensité maniaque, obsessive, qui frôle parfois la folie. Et même si ce documentaire n'est pas toujours tendre pour Kubrick, on a tendance à croire qu'il lui aurait également plu.

Georges Privet