L'avis de Mediafilm

On ne peut s'empêcher de sourire à l'idée que cette histoire d'objecteurs de conscience sous le IIIe Reich nous soit racontée par un acteur et cinéaste suisse, Vincent Perez. Dans la langue de Shakespeare, qui plus est. La convention (qui oblige les acteurs britanniques à parler avec un fort accent teuton) met un certain temps à se faire oublier. Pareillement, le récit éparpillé prend un bon 30 minutes à s'aligner. Qui sont ces individus et, outre la douleur du deuil, quel feu intérieur guide leurs actions? Le récit demeure très avare de renseignements, et valse pesamment entre diverses actions et personnages, sans que le film, réalisé dans les conventions les plus modestes du genre, parvienne à s'élever au-dessus du téléfilm bien-pensant. Emma Thompson et Brendan Gleeson sont cependant émouvants, une fois concertée et mise en action la mission de leurs personnages. Pour sa part, Daniel Brühl tire le meilleur parti d'un rôle ingrat. (Texte rédigé en février 2016, dans le cadre du Festival de Berlin)