L'avis de Mediafilm

Outre leur redoutable efficacité, les trois premiers volets de la franchise Bourne (inspirée des personnages créés par Robert Ludlum) se signalaient par leur capacité à coller à l'état du monde, voire à le commenter. Ce 4e volet en forme de nouveau départ (après l'échec en 2012 de THE BOURNE LEGACY) respecte la règle. Les coscénaristes abordent en effet deux enjeux très actuels - la sécurité nationale et la protection de la vie privée - à travers une intrigue un peu boursouflée mais palpitante, qui démarre sur des chapeaux de roues dans une Athènes enflammée par les manifestations contre l'austérité, et termine sa course dans le trou noir capitaliste de Las Vegas. Ce dernier acte, pourtant surmonté d'une poursuite spectaculaire (et montée au scalpel, comme d'ailleurs tout le film), reste paradoxalement le plus faible de l'ensemble. Au moyen de cascades et de feux d'artifices en tous genres, Paul Greengrass cherche continuellement de nouveaux moyens de surprendre. Et Matt Damon, de nouveaux démons à dompter dans la tête de son personnage. La tension ainsi créée n'est pas toujours à l'avantage du film.

Martin Bilodeau