L'avis de Mediafilm

Dalibor Matanic (l'inédit MOTHER OF ASPHALT) explore avec sensibilité et empathie les séquelles d'un conflit fratricide à travers trois variations sur l'amour impossible. Débutant avec force sur le mode d'un "Roméo et Juliette" des Balkans, le film perd cependant un peu de tonus dans sa deuxième partie. Placé sous le signe de la rancoeur et de la tristesse de la chair, ce segment apparaît en effet plus capricieux au plan narratif, alors que le motif de la reconstruction et de la difficile réconciliation nationale est affiché de manière pas très subtile. Matanic clôt son triptyque sur une note optimiste, en célébrant la vitalité et la résilience de la jeunesse, à l'occasion d'une séquence de rave certes évocatrice mais longuette, alors que se joue un dernier acte sentimental empreint de mélancolie. Avec comme leitmotiv une envoûtante scène de baignade dans la mer qui borde les deux villages antagonistes, la réalisation se fait expressive et parfois inspirée. Les jeunes Tihana Lazovic et Goran Markovic sont excellents dans chacune des incarnations de ces trois couples maudits.