L'avis de Mediafilm

Après le dérangeant DESPUES DE LUCIA, puis A LOS OJOS, le Mexicain Michel Franco propose un drame sombre et pleinement maîtrisé sur l'accompagnement en fin de vie et la frontière séparant les vies personnelle et professionnelle. Sans jamais égarer le spectateur, Franco révèle peu à peu, dans une suite de séquences finement suggestives, la détresse intime de son héros. Le contraste entre sa complicité avec les malades et la gaucherie des familles de ces derniers n'est jamais trop appuyé, le cinéaste ayant privilégié une mise en scène sobre, d'une froideur quasi clinique. Les seuls moments où le film perd quelque peu de sa précision et de son charme énigmatique surviennent lors de séquences en dehors du travail, après que l'homme affligé, secret et inadapté campé avec rigueur par Tim Roth, reprend enfin contact avec sa fille après l'avoir suivie de loin via Facebook. (Texte rédigé en mai 2015, dans le cadre du Festival de Cannes)

Jonathan Guilbault