L'avis de Mediafilm

En 2000, Roy Andersson crée la surprise avec CHANSONS DU DEUXIÈME ÉTAGE, suite de plans-séquences fixes composés avec une extrême minutie, peuplés de personnages au visage enfariné représentant, sur un mode tantôt tragicomique, tantôt absurde ou surréaliste, diverses facettes de la nature humaine. Sept ans plus tard, le cinéaste suédois reprend la même démarche pour NOUS, LES VIVANTS, parvenant à créer des variations insolites sur le même thème. Avec UN PIGEON PERCHÉ SUR UN ARBRE PHILOSOPHAIT SUR L'EXISTENCE, Andersson clôt sa trilogie sur la condition humaine, avec moins de panache cependant. L'effet de nouveauté s'étant émoussé, force est de constater que le système formel de l'auteur tourne parfois à vide, causant répétitions et longueur, surtout dans les segments impliquant les deux pathétiques représentants de commerce. Toutefois, Andersson a su traiter le sujet de la mort avec une drôlerie salutaire et celui de l'amour non partagé avec une touchante sensibilité. En revanche, son illustration de la cruauté humaine, bien que visuellement inspirée, confine à la misanthropie. L'interprétation est une fois de plus dans le ton particulier de l'oeuvre.

Louis-Paul Rioux