L'avis de Mediafilm

Quarante ans après Karel Reisz, Rupert Wyatt (RISE OF THE PLANET OF THE APES) remet au goût du jour le roman "Le joueur" de Dostoïevski. À l'instar de son prédécesseur, Wyatt a porté un soin jaloux à la trame sonore, laquelle combine habilement succès pop et musique classique. Peuplé de personnages colorés, son thriller, nerveux et stylisé, tient davantage de l'illustration d'un cas morbide d'autodestruction que d'une peinture de milieu. Alternant entre les glauques tripots et la grise salle de classe, THE GAMBLER offre une vision cynique et défaitiste d'une société se complaisant dans la médiocrité. Soutenu par un scénario très bavard, ponctué de quelques scènes oniriques, l'ensemble voit son rythme s'essouffler au deuxième tiers avant de se terminer d'une façon aussi abrupte que spectaculaire. Reprenant le rôle de James Caan, Mark Wahlberg, qui affiche une frêle silhouette à la suite d'un régime draconien, s'acquitte solidement de sa tâche. Dans de trop rares apparitions, Jessica Lange et John Goodman s'imposent sans effort.

Manon Dumais