L'avis de Mediafilm

Négation du langage comme son titre l'indique, le nouveau film du grand maître de la Nouvelle Vague Jean-Luc Godard (À BOUT DE SOUFFLE, SAUVE QUI PEUT (LA VIE)), son premier long métrage à employer (comme un gamin) la technologie en relief 3D, est également une négation du jeu d'acteurs et du récit. Pour certains, ADIEU AU LANGAGE sera perçu comme un collage d'images et de paroles hermétique inspiré de lectures savantes. Alors que d'autres y verront un assemblage hétéroclite de sketches situationnistes, ou encore un canular post-moderne pour intellectuels bluffés. Superpositions, digressions, agressions, jump-cuts sonores et visuels, composent cet "essai d'investigation littéraire" (expression empruntée à Soljenitsyne), divisé en deux chapitres (La nature, La métaphore). Mais l'ensemble tourne sur lui-même, sans espoir de conquête. Prisonnier de son mythe, Godard est devenu, comme artiste, l'incarnation de la décadence qu'il dénonce. (Texte rédigé en mai 2014, durant le Festival de Cannes)

Martin Bilodeau