L'avis de Mediafilm

S'inspirant du livre biographique "Marie Stuart" de Stefan Zweig, le Suisse Thomas Imbach (HAPPINESS IS A WARM GUN, LENZ, I WAS A SWISS BANKER, tous inédits au Québec) brosse un portrait psychologique assez fascinant de l'infortunée reine, à contre-courant des évocations historiques plus classiques de John Ford (1936) et Charles Jarrott (1971). Outre la prose élégante de Zweig, reproduite dans la correspondance imaginaire avec Élisabeth, que Marie chérissait comme une soeur sans même lui avoir jamais parlé, le film recourt de manière insolite au théâtre de marionnettes pour décrire la relation complexe entre les deux souveraines. Résultat: une leçon d'histoire dense, parfois hermétique, mais souvent passionnante, mise en scène de manière très stylisée en studio, entre deux plans de la campagne écossaise filmés à l'arraché par Imbach, et enrichie par les accords dissonants de la partition de Sofia Gubaidulina. Aperçue dans LA VIE D'ADÈLE CHAPITRE I ET II, Camilla Rutherford porte avec fougue et intensité le film sur ses épaules, aux côtés de partenaires masculins un peu mous et de partenaires féminines plutôt décoratives.

Louis-Paul Rioux