L'avis de Mediafilm

Woody Allen joue sa petite musique en mode mineur dans cette comédie à la gloire de la Ville Éternelle. Ces chassés-croisés d'intérêt inégal et manquant parfois de vigueur sont soudés ensemble par un thème (les mirages du vedettariat) exploré autrefois sur le même terrain par le roi du cirque romain Federico Fellini (8 1/2). Allen complète le tableau en puisant dans son répertoire récent quelques motifs commodes au film choral en exil chic (le choc culturel, les quiproquos amoureux, etc.), d'où un sentiment de redite - qui épargne heureusement l'épisode centré sur Roberto Benigni, irrésistible en idole instantanée. Sans unité forte, l'ensemble se décline toutefois avec fluidité. Allen, qui vient de connaître avec MIDNIGHT IN PARIS son plus grand succès commercial en carrière, se prête à l'exercice de la commande touristique avec un entrain palpable et joue le jeu de la carte postale avec une tendre ironie. Mais le charme de TO ROME WITH LOVE tient aussi au fait qu'il est l'occasion de retrouvailles avec le clown binoclard. De retour dans l'image six ans après SCOOP (2006), Allen s'attribue les répliques les plus drôles et savoureuses, sans toutefois faire de l'ombre à sa distribution cinq étoiles.

Martin Bilodeau