L'avis de Mediafilm

Si on excepte l'oeuvre du pince-sans-rire Elia Suleiman (INTERVENTION DIVINE, LE TEMPS QU'IL RESTE), le conflit israélo-palestinien inspire rarement l'humour. C'est néanmoins sur le mode burlesque que, pour son premier film, le romancier et journaliste français Sylvain Estibal a choisi d'aborder cette situation géopolitique complexe et explosive. Ainsi le cochon, animal impur, encombrant et incongru dans ce paysage culturel, agit dans le récit comme un détonateur absurde. Le sauveteur de la bête, campé avec entrain par l'attachant Sasson Gabai (LA VISITE DE LA FANFARE), s'inscrit pour sa part dans la tradition d'illustres personnages comiques, apparaissant ici tel un Charlot égaré sous le soleil des territoires occupés. Même si le cinéaste grossit le trait (les mésaventures et le comportement erratique du protagoniste semblent parfois forcés), cette fable politique dégage une bonne dose d'espoir et d'humanité. Issus de tous les horizons, les interprètes endossent avec bonhomie la proposition d'Estibal.

André Lavoie