L'avis de Mediafilm

Michel Leclerc (J'INVENTE RIEN) s'est inspiré de certaines expériences vécues avec sa compagne et coscénariste Baya Kasmi pour trousser cette irrésistible comédie politico-sentimentale, farcie de bons mots et d'amusantes audaces et fantaisies. Il y a bien quelques facilités narratives et raccourcis idéologiques discutables, mais ça ne suffit pas à compromettre le plaisir jubilatoire que procure ce film dense et ambitieux. Car en plus de proposer une réflexion teintée d'ironie sur l'identité et les origines, LE NOM DES GENS aborde sur un ton léger des sujets graves tels les traumatismes de la guerre d'Algérie et de l'Holocauste au sein du peuple français, la difficile intégration des immigrants, la pédophilie, etc. La mise en scène alerte et inventive sert bien les deux vedettes, le nuancé Jacques Gamblin et l'enjouée Sara Forestier (L'ESQUIVE), qui a décroché un César amplement mérité pour son explosive et rafraîchissante performance. Tous les rôles secondaires, bien croqués, sont également campés de manière attachante par des interprètes aguerris.

Louis-Paul Rioux