L'avis de Mediafilm

Trois ans après JE VAIS BIEN, NE T'EN FAIS PAS, Philippe Lioret revient avec un film aussi fort mais plus âpre, au réalisme cru, qui jette un regard lucide sur un sujet social et politique qui divise l'Europe. Le scénario intelligent et patient, tissé de micro-événements, profite d'une recherche rigoureuse et très éclairante. Cela dit, Lioret évite tous les pièges du didactisme ou du film à thèse et maintient sa caméra braquée sur ses deux personnages francs, taillés dans le réel, par lesquels la situation des clandestins, et celle du héros malgré lui, nous sont révélées. Peu à peu s'installe dans le récit un jeu de miroirs, le comportement des deux complices immatures étant dicté par un désir voisin, le plus jeune de rejoindre une petite amie, le plus vieux de reconquérir une ex-épouse. Résultat: un hommage émouvant à la fraternité des hommes, porté par un Vincent Lindon au sommet de son art.

Martin Bilodeau