Angles d'attaque (Vantage Point)

L'avis de Mediafilm

Cette première réalisation pour le cinéma de l'Anglais Pete Travis a connu bien des déboires: coupures draconiennes, remontages, reports, etc. Du coup, sa mise en scène musclée ne peut en oblitérer toutes les conséquences (nombreuses zones d'ombre de l'intrigue, traitement cavalier réservé à certains personnages de premier plan, dénouement précipité, etc.). Comme pour alourdir le bilan, cette production luxueuse, à la distribution prestigieuse et visiblement engagée, donne l'impression de courir deux lièvres à la fois: le film politique, porteur d'un discours pas particulièrement flatteur à l'égard des États-Unis, et le film de divertissement gratiné d'explosions et de poursuites automobiles extravagantes. Ces partis pris changeants sont d'autant plus évidents que la première partie du film, qui décline la même histoire selon les points de vue de cinq témoins à la façon de RASHOMON, était ambitieuse et stimulante. Le feu d'artifices trivial et invraisemblable, dans lequel VANTAGE POINT se termine, discrédite grandement le pari narratif habilement relevé jusque là.

Martin Bilodeau