L'avis de Mediafilm

Cinéaste de la patience, avec à son actif quatre longs métrages en près de quarante ans de carrière, le Suédois Roy Andersson poursuit dans NOUS, LES VIVANTS une démarche esthétique entreprise en 2001 dans CHANSONS DU DEUXIÈME ÉTAGE. Ici encore: une succession de tableaux filmés en plans-séquences, liés de façon quasi abstraite et comportant de subtils mouvements de caméra. Des clairs-obscurs inquiétants et l'emploi de teintes verdâtres donnent à ses personnages des allures cadavériques. Moins spectaculaires et surtout moins absurdes que ceux de son film précédent, ces individus, presque tous filmés en studio, illustrent les aléas de la condition humaine avec un pessimisme qui n'exclut pas les pointes d'humour. Si plusieurs vignettes affichent une certaine cohérence narrative, d'autres constituent de pures rêveries. Toutes sont portées par des acteurs aux profils atypiques en phase avec la vision singulière que le cinéaste pose sur un monde rongé par la solitude et au bord du chaos.

André Lavoie