L'avis de Mediafilm

Pour son deuxième long métrage, le réalisateur des ÉTATS NORDIQUES a misé sur un scénario économe, à deux personnages, qui se déploie en deux parties séparées par une frontière floue. Dans la première, Denis Côté raconte la naissance du désir chez deux expatriés issus du même berceau, à grand renfort d'images concrètes (connivences à table, effusions au lit, etc.). Dans la seconde, il fait état de l'irruption du doute amoureux et de l'effritement de ce désir, à travers des développements abstraits et un brin vaseux, où sa caméra prend valeur d'intruse à la BLAIR WITCH PROJECT. Tourné en quelques jours avec un budget dérisoire de dix-huit mille dollars, cet exercice laborieux, qui ne convainc qu'à moitié, est néanmoins réalisé avec aplomb. On en retiendra surtout le charme occasionnel et très discret, attribuable à ses acteurs principaux, beaux, d'une forte présence et entre lesquels (ils sont unis à la ville) le courant passe.

Martin Bilodeau