L'avis de Mediafilm

Au cinéma, le piano est souvent exploité comme caisse de résonance des émotions. THE PIANO, de Jane Campion, et SHINE, de Scott Hicks, en sont de bons exemples. QUATRE MINUTES en est un autre. Certes, l'instrument inspire aussi son lot de clichés et l'Allemand Chris Kraus ne les évite pas tous. Cela dit, au-delà des formules éprouvées (le rapport tyrannique maître-élève, le pouvoir salvateur de la musique, etc.), on retient la grande habileté avec laquelle le cinéaste dirige son récit: rythme soutenu, superbes ponctuations musicales, bonne exploitation du climat étouffant de la prison (elle servait de base militaire à l'époque de la Seconde Guerre mondiale), etc. Les souvenirs de la professeure, au passé nazi, constitue d'ailleurs l'une des principales clés d'interprétation de la relation, intense, trouble et sexuellement ambiguë, entre ces deux héroïnes aux antipodes, incarnées de façon remarquable par Monica Bleibtreu et Hannah Herzsprung.

André Lavoie