L'avis de Mediafilm

Contrairement à Mel Gibson, qui proposait en 2003 une lecture fiévreuse et violente de la «Passion», l'Américaine Catherine Hardwicke (THIRTEEN) a privilégié pour THE NATIVITY STORY une illustration sobre, naturaliste et plutôt solennelle des circonstances entourant la naissance du Christ. En mettant l'accent sur l'oppression des paysans et l'innocence du couple élu, mais en restant très fidèle au texte. Tout au plus risque-t-elle quelques touches d'humour lorsque sa caméra se pose sur les mages, et de grandiloquence lorsque nous sommes en présence du roi Hérode. Or, à défaut d'intensifier ou d'éclairer l'histoire de Marie et Joseph, ces apartés au traitement expressionniste la déparent et lui enlèvent un peu de sa puissance dramatique. La mise en scène élégante, avare de gros plans, est riche en tableaux dans lesquels les acteurs, au jeu retenu, se déplacent avec grâce. La jeune Keisha Castle-Hugues domine la distribution avec sa composition d'une Marie au caractère affirmé.

Martin Bilodeau