L'avis de Mediafilm

Troisième long métrage de la fille du regretté dramaturge Arthur Miller, THE BALLAD OF JACK AND ROSE confirme l'acuité psychologique et la sensibilité discrète de la cinéaste. Ces qualités lui permettent de développer un récit à saveur allégorique qui se prête à divers niveaux de lecture. En effet, la faillite des idéaux des années soixante, la perte de l'innocence et la difficulté de faire face aux forces du changement sont évoquées ici au sein d'un récit qui aborde avec délicatesse les liens quasi incestueux d'une fille avec son père. Situé dans des décors naturels bien filmés, THE BALLAD OF JACK AND ROSE s'avère cependant plus adroit dans le portrait de ses personnages, tous fort bien dessinés, que dans la conduite de son récit, souvent alourdi par des images au symbolisme appuyé et des développements qui s'avèrent particulièrement forcés dans la seconde partie. Mais le jeu des interprètes sauve la mise. Dans le rôle d'un personnage fragile et nerveux, Daniel-Day Lewis offre un jeu à la fois sincère et intense, tandis que la jeune Camilla Belle, qui rend bien l'impétuosité et l'innocence de son personnage, s'avère une comédienne à surveiller de près.

Jean-Philippe Gravel