L'avis de Mediafilm

TOUCH OF PINK pourrait se réduire à une simple copie du WEDDING BANQUET d'Ang Lee, tant s'y recoupent les thèmes de l'homosexualité et du poids des traditions dans certaines familles asiatiques imperméables aux valeurs occidentales. Ce n'est d'ailleurs pas le seul parallèle que l'on peut établir entre TOUCH OF PINK et d'autres films, puisque tout le récit est construit comme la plus prévisible des comédies sentimentales. Ian Iqbal Rashid s'est d'ailleurs beaucoup inspiré de celles mettant en vedette Cary Grant et Doris Day, surtout THAT TOUCH OF MINK, repiquant, ici et là, dialogues savoureux et situations cocasses. Ce bouquet de références s'articule autour de la vision fantasmée de la star de plusieurs des meilleurs Hitchcock, une composition fort bien réussie par Kyle MacLachlan. Tablant à la fois sur la carrière de l'acteur et sur son homosexualité cachée, l'auteur utilise celui-ci pour établir un contrepoint ironique au désir d'émancipation du personnage principal, freiné par cette vedette jadis passée maître dans l'art de la dissimulation. Cet élément fantaisiste contraste aussi avec le caractère appliqué de la réalisation, visiblement peu influencée par l'imagination débordante du héros. Tous les interprètes, MacLachlan mis à part, incarnent avec efficacité des personnages souvent caricaturaux mais chargés d'une évidente humanité.

André Lavoie