L'avis de Mediafilm

Un peu comme John Travolta qui faisait la promotion de l'Église de Scientologie dans BATTLEFIELD EARTH, Angelina Jolie, nommée ambassadrice de bonne volonté pour le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations Unies, prolonge au grand écran son engagement humanitaire, dans un but manifeste de conscientisation du public. Or, c'est connu, les bonnes intentions font rarement des bons films. D'autant plus que le scénario, de par sa structure épisodique, est rarement crédible. Ainsi, la conversion de la protagoniste, d'enfant gâtée insouciante à championne des causes humanitaires, apparaît trop précipitée et simpliste. Par la suite, ses problèmes familiaux (son mari falot la trompe mais elle ne divorce pas pour le bien de leur jeune fils) lui donnent un peu trop commodément le champ libre pour vivre son histoire d'amour avec le ténébreux médecin. Une romance qui apparaît d'ailleurs bien mièvre et somme toute déplacée, eu égard à la souffrance humaine qui entoure les deux amants. À ce sujet, hormis quelques éléments de critique sociale et politique pertinents, le film offre une vision bien superficielle du travail sur le terrain des missions humanitaires. Et si la réalisation est techniquement au point, le traitement de certaines scènes d'action s'avère manipulateur et appuyé, à l'image du jeu peu nuancé des interprètes.

Louis-Paul Rioux