
Lointain (Uzak)




Lointain (Uzak)

L'avis de Mediafilm
En seulement trois longs métrages, Nuri Bilge Ceylan a déjà posé les jalons d'une oeuvre singulière, artisanale, difficile à cataloguer, portant la marque d'une constellation de cinéastes-poètes au regard à la fois personnel et universel qui compterait, entre autres, Tarkovski, Angelopoulos, Erice, Antonioni et Ozu. Jouissant d'une liberté totale sur ses tournages, l'auteur n'obéit donc à aucun diktat commercial. Ainsi, UZAK, oeuvre de maturité, ne traite pas de grands sujets, comporte un semblant d'intrigue, mais véhicule néanmoins une authenticité quasi autobiographique. En dépit d'un rythme fort lent, l'intérêt est maintenu grâce à une mise en scène austère et poétique qui, à coups de détails significatifs et de très rares dialogues, expose progressivement, avec une certaine froideur et une rigueur manifeste, la non-viabilité d'une relation entre deux solitudes. Il s'en dégage forcément un climat morose et désenchanté, malgré quelques touches d'humour subtiles et bienvenues. Les deux acteurs, des proches du réalisateur, livrent une prestation d'une rare sobriété, où tout se joue dans les petits gestes, les regards et les non-dits. La somme de toutes ces parties permet virtuellement à Ceylan de «filmer l'infilmable», soit l'insondable passage de la vie.

Synopsis

Année
2002Genre
Drame psychologiqueDurée
109 min.Origine
Turquie