L'avis de Mediafilm

LE BOULET s'inscrit dans la lignée des «buddy movies» de Francis Veber, tels LA CHÈVRE, LES COMPÈRES et LES FUGITIFS. À l'instar de ces comédies populaires, le destin réunit ici deux héros dépareillés qui doivent surmonter leur antagonisme pour mettre la main sur un magot et, accessoirement, rester en vie. À la différence près que Gérard Lanvin remplace maintenant Gérard Depardieu et que c'est au comique belge Benoît Poelvoorde que revient le rôle autrefois tenu par Pierre Richard. Par contre, il faut tout un contingent de scénaristes et de réalisateurs pour effectuer la tâche que Veber abattait à lui seul, ce qui en soi s'avère un bon indicateur de la nature préfabriquée et finalement un peu bâtarde de cette coproduction entre divers intérêts français et la Warner. Il y a d'ailleurs fort à parier que le film sera refait aux États-Unis (comme ceux de Veber le furent aussi). Le récit prétexte aux scènes d'action, le traitement bédéesque des personnages et de la violence, de même que l'humour parfois burlesque, en font déjà un divertissement léger de type hollywoodien. Or, si le rythme demeure soutenu, le ton et le style criards s'avèrent souvent insupportables. De plus, les scènes d'action aux effets spectaculaires, tournées sans les deux héros, donnent l'impression d'avoir été plaquées sur le film. En outre, l'interprétation manque de subtilité.