L'avis de Mediafilm

Dans ses films précédents, Sydney Lumet a maintes fois dénoncé les failles des institutions américaines, particulièrement celles des forces de l'ordre et de la justice, que l'on pense à Serpico, Prince of the City ou Q & A. Il y a donc redondance au niveau du propos, bien que dans le cas présent, l'accent soit mis sur la confrontation douloureuse entre un père et son fils, ainsi que sur le dilemme moral que vit ce dernier, idéaliste dans un monde où l'honnêteté et l'intégrité n'ont plus leur place. Au niveau de la réalisation, la première partie s'avère plus dynamique et percutante que la seconde partie, qui s'apparente le plus souvent à un simple échange de répliques, bien écrites au demeurant. On ne peut ignorer toutefois certaines improbabilités dans le récit (l'assignation du fils pour défendre le père), des développements inaboutis (l'idylle entre le procureur et une avocate de la partie adverse), ainsi que des incongruités en ce qui a trait aux origines des deux personnages principaux. L'interprétation d'ensemble s'avère solide, avec une mention pour Ron Leibman, truculent à souhait.

Louis-Paul Rioux