L'avis de Mediafilm

Cette version du roman de H.G. Wells ne renouvelle en rien un concept plutôt dépassé. Alors que Wells proposait une parabole sur la bestialité humaine et un plaidoyer contre la vivisection, les auteurs de ce film oublient leur sujet principal en cours de route et se contentent de fignoler les scènes d'usage propices à des moments d'horreur convenus. Si la réalisation épuise rapidement ses effets et si les hommes-animaux ressemblent trop aux primates de PLANET OF THE APES pour impressionner, la brève apparition de Marlon Brando plonge soudainement le film dans une verve parodique aussi surprenante qu'insolite. Brando pastiche allègrement Charles Laughton (le premier docteur Moreau du cinéma parlant), jouant avec fougue et énergie un savant fou et démiurge, une performance que Val Kilmer s'empresse aussitôt de singer. L'ensemble souffre grandement de cette dislocation stylistique, en dépit de qualités techniques indéniables.

André Caron