L'avis de Mediafilm

Alan Parker (FAME) conjugue ici son inclination pour le cinéma musical, ses ambitions stylistiques et son penchant pour les causes humanitaires. Si ce dernier souci s'avère superficiellement abordé, il reste que le spectacle grandiose et le style personnel d'EVITA rachètent cette faiblesse. Le film constitue un bel exercice de montage sur un récit conçu d'alternances entre les séquences biographiques et les numéros chantés par Che, narrateur qui incarne la voix du peuple. Le scénario effleure certes quelques aspects sociaux douteux de la vie d'Evita Peron et du régime dictatorial argentin. Mais la voie empruntée est cependant celle du mythe et de la glorification, à l'image de l'opéra-rock créé en 1976 par Webber et Rice, dont tous les airs sont repris intégralement, parfois au détriment de la cohérence dramatique. Madonna assume la démesure du rôle-titre devant des partenaires aux voix assurées.

Martin Bilodeau