L'avis de Mediafilm

Romance aigre-douce en demi-teintes de gris, cette comédie philosophique tient à la fois de Woody Allen, BEAU IS AFRAID et HAROLD AND MAUDE. Carburant à l’angoisse et au doute, le neuvième film de Nathan Silver (auteur confidentiel de films à micro-budgets, dont UNCERTAIN TERMS et THE GREAT PRETENDER) est un œuvre joyeusement inconstante, discrètement dépressive et prudemment optimiste. Exploration inégale mais souvent jouissive des mystères de la foi et des relations humaines, le film zigzague avec nonchalance de scène en scène (tantôt tragique, tantôt comique, parfois les deux en même temps) sans perdre de vue l’émotion de ses personnages. La fragile magie de l’ensemble repose en grande partie sur le couple – improbable mais crédible – que forment Jason Schwartzman (plus émouvant ici que chez Wes Anderson) et Carol Kane (toujours dotée du charisme excentrique, qui en a fait une des découvertes les plus mémorables du cinéma américain des années 1970). Leur chimie indicible fait le charme de cette œuvre impossible à classer, mais à laquelle il s’avère parfois difficile de résister.

Georges Privet