L’AVIS DE MEDIAFILM

Spécialiste du film d’horreur, Rob Savage dilapide le potentiel de cette histoire prometteuse qui prend, comme point de départ, une des premières nouvelles de Stephen King. Comme la comédie, le "film de peur" doit s’arrimer à un certain réalisme pour être efficace. Planté dans le décor de circonstance d’une grande maison victorienne sombre, THE BOOGEYMAN s’ancre bien dans le deuil mutique du père, la révolte de l’ado (convaincante Sophie Thatcher) et les frayeurs de la petite, peur atavique du noir et celle du monstre sous le lit ou dans le placard, incarnation de ceux qui nous habitent. Jusqu’ici, tout va bien, mais, très vite, les comportements des personnages et leurs réactions sont si peu crédibles que l’intérêt se perd. Réalisé adéquatement, mais sous-éclairé sans justification et nappé d’une musique envahissante sur des scènes a priori anodines, l'exercice manque singulièrement de regard, élément essentiel à tout film d'horreur qui veut s’élever au-dessus de la série B.

Texte : Éric Fourlanty