L'avis de Mediafilm

En adaptant le livre "American Prometheus: The Triumph and Tragedy of J. Robert Oppenheimer" (2006), Christopher Nolan a fait le pari d’occulter certains éléments biographiques fondateurs de la pensée de son sujet. Plus précisément, il a encapsulé la vie d'Oppenheimer dans une allégorie spectaculaire sur la conscience collective américaine de l’après-guerre. Dense, mais accessible, sa superproduction IMAX fait défiler à un rythme effréné les explosions et les grandioses paysages de l’Ouest américain. Au travers du spectacle de trois heures, le film - néanmoins alourdi de quelques phrases creuses et détours impressionnistes superflus - interroge judicieusement les dynamiques de pouvoir à l’origine des conflits militaires. Cillian Murphy incarne avec brio le protagoniste torturé. Il se fait voler la vedette par Robert Downey, méconnaissable dans le rôle du président de la Commission de l’énergie atomique des États-Unis (AEC) qui accuse à tort Oppenheimer d’espionnage.

Olivier Du Ruisseau