Fr. 2023. Drame de Isabelle Brocard avec Karin Viard, Ana Girardot, Cédric Kahn. Au milieu du XVIIe siècle, la marquise de Sévigné entame avec sa fille une correspondance assidue, qui révèle son immense talent de femme de lettres. Réflexion universelle sur les fossés intergénérationnels. Approche un brin académique. Mise en scène intimiste. K. Viard convaincante. (sortie en salle: 10 mai 2024)
Au milieu du XVIIe siècle, la marquise de Sévigné entame avec sa fille une correspondance assidue, qui révèle son immense talent de femme de lettres. Réflexion universelle sur les fossés intergénérationnels. Approche un brin académique. Mise en scène intimiste. K. Viard convaincante. (sortie en salle: 10 mai 2024)
Les Anglais savent s'y prendre avec les films d'aristocratie, de cours et de salons. Les Français semblent avoir perdu la main depuis les déjà lointains RIDICULE, L'ANGLAISE ET LE DUC et LES ADIEUX À LA REINE. C'est le bilan qui nous vient à l'esprit devant ce portrait un brin académique de la marquise de Sévigné. On sent du reste l'économie budgétaire dans la mise en scène intimiste, avec ses plans serrés et ses décors de salle de musée réquisitionnée à la journée. Bref, la forme (bien que jolie) ne donne pas la pleine mesure de l'esprit et de la modernité de l'épistolière de génie campée avec conviction par Karin Viard. La cinéaste parvient toutefois à faufiler dans sa chronique (le récit se déroule sur une dizaine d'années) le poids des attentes d'une mère sur sa fille, et la résistance de cette dernière, conformiste et docile. Sur ce point, MADAME DE SÉVIGNÉ prend valeur de réflexion universelle sur les fossés intergénérationnels, tout en livrant au bénéfice de l'auditoire contemporain un nouvel exemple de féminisme avant l'heure.
Texte : Martin Bilodeau