Fr. 2023. Comédie dramatique de Laetitia Colombani avec Kim Raver, Fotinì Peluso, Mia Maelzer. Les destins entrecroisés d'une Indienne intouchable, de la fille d'un perruquier italien et d'une avocate canadienne. Portraits lumineux de combattantes du quotidien. Énergies et couleurs spécifiques à chacune des parties. Distribution d’une justesse constante. Ton souvent larmoyant. Partition appuyée de L. Einaudi. (sortie en salle: 19 janvier 2024)
Les destins entrecroisés d'une Indienne intouchable, de la fille d'un perruquier italien et d'une avocate canadienne. Portraits lumineux de combattantes du quotidien. Énergies et couleurs spécifiques à chacune des parties. Distribution d’une justesse constante. Ton souvent larmoyant. Partition appuyée de L. Einaudi. (sortie en salle: 19 janvier 2024)
Par ses choix de compositions et de couleurs, la romancière et cinéaste Laetitia Colombani a conféré à chacune des trois parties de son récit (adapté de son propre succès de librairie, paru en 2017) une énergie et une atmosphère spécifiques. La partie en Inde, centrée sur la fuite de la mère et de sa fille, privilégie le mouvement de la caméra à l’épaule. La portion campée à Montréal se distingue par des angles droits et des teintes plus froides, pour refléter la rigidité du milieu professionnel et social du personnage principal. L’Italie, au centre, fait la part belle aux couleurs chaudes du panorama maritime des Pouilles. Dédié aux «femmes courageuses», le film brosse des portraits édifiants de combattantes du quotidien, bien défendues au demeurant. Mais l’exécution naïve, parfois même harlequinesque ou récréo-touristique, ne reflète pas forcément la qualité des intentions ou la profondeur de la pensée de l’auteure. Ainsi, le fil tiré entre les trois histoires, telle une chaîne du sacrifice, peut émouvoir par sa poésie altermondialiste. Mais sa maladresse la fait passer à un cheveu de l’arrogance. Le piano entêtant de Ludovico Einaudi enfonce le clou de l’émotion, comme on défonce des portes ouvertes.
Texte : Céline Gobert