L'avis de Mediafilm

Par sa composition sensible et tout en retenue, Swann Arlaud éclaire d'intelligence cette production tirée du roman autobiographique de l'ancien maoïste Robert Linhart, paru en 1978. Arlaud/Robert est le fil conducteur d'un récit elliptique, pas toujours pénétrant, illustrant dans la durée la lente percolation de la pensée militante au sein d'un microcosme social. Quelques figures ressortent, telles celle d'Olivier Gourmet, parfait en aumônier syndicaliste et Raphaëlle Rousseau, une nouvelle venue qui flamboie dans la peau d'une ouvrière yougoslave qui ne mâche pas ses mots. Portrait de groupe, L'ÉTABLI fait aussi l'effet d'une capsule temporelle, tant sa reconstitution d'époque est minutieuse, et tout particulièrement ses costumes. Que ceux-ci soient à ce point visibles dissimule un léger problème de fond: soit une mise en scène peu expressive, qui semble entièrement dédiée à la direction d'acteurs.

Martin Bilodeau