It. 2023. Drame historique de Marco Bellocchio avec Fabrizio Gifuni, Enea Sala, Paolo Pierobon. En 1858, à Bologne, un garçon juif de 6 ans est enlevé à sa famille et converti au catholicisme, au motif qu'une servante l'avait secrètement baptisé quand il était bébé. Rappel fascinant d'un scandale ayant ébranlé le pontificat de Pie IX. Alternance de passages déchirants et de pathos trop appuyé. Réalisation somptueuse. Bons interprètes.
En 1858, à Bologne, un garçon juif de 6 ans est enlevé à sa famille et converti au catholicisme, au motif qu'une servante l'avait secrètement baptisé quand il était bébé. Rappel fascinant d'un scandale ayant ébranlé le pontificat de Pie IX. Alternance de passages déchirants et de pathos trop appuyé. Réalisation somptueuse. Bons interprètes.
À 83 ans, Marco Bellochio (LES POINGS DANS LES POCHES, LE TRAÎTRE) n'a rien perdu de son talent pour trousser des mises en scène somptueuses, aux éclairages très étudiés, cette fois au service de l'évocation fascinante d'une affaire scandaleuse qui avait ébranlé le pontificat de Pie IX, à la veille de l'unification de l'Italie. Des passages déchirants (l'enlèvement du garçon, qui rappelle le KID de Chaplin, la poignante visite de la mère à Rome) alternent toutefois avec des scènes de pathos, trop soulignées par une musique jouée à plein volume. Bellocchio marque davantage de points dans sa dénonciation des turpitudes de l'Église catholique, alors farouchement antisémite. Dans le rôle d'Edgardo enfant, le petit Enea Sala arrache le coeur. Contrairement à Leonardo Maltese, trop exalté dans son incarnation du personnage adulte. Face à eux, Paulo Pierobon compose un Pie IX d'anthologie. (Texte rédigé en mai 2023, dans le cadre du Festival de Cannes)
Texte : Louis-Paul Rioux