Can. 2023. Drame de Henri Pardo avec Rayan Dieudonné, Penande Estime, Martin Dubreuil. En 1975, un gamin haïtien d'une dizaine d'années, réfugié avec sa mère dans un petit village du Québec, peine à s'adapter à sa nouvelle vie. Mélange de genres plus ou moins adroit. Traitement glissant à mi-parcours vers l'onirisme. Rythme languissant. M. Dubreuil touchant.
En 1975, un gamin haïtien d'une dizaine d'années, réfugié avec sa mère dans un petit village du Québec, peine à s'adapter à sa nouvelle vie. Mélange de genres plus ou moins adroit. Traitement glissant à mi-parcours vers l'onirisme. Rythme languissant. M. Dubreuil touchant.
Pour son premier long métrage de fiction comme réalisateur, le comédien Henri Pardo (SORTIE 67) remonte le fil de son histoire et, dans une certaine mesure, celle de ses parents, qui ont eux-mêmes fui la dictature de Duvalier. Filmé en grande partie du point de vue du garçon, le récit mélange drame social et politique, avec ici et là surdose de didactisme et de sentimentalisme. Le couple campé par Martin Dubreuil et Claire Jacques, tous deux excellents, convoque inévitablement à notre mémoire LE GRAND CHEMIN de Jean-Loup Hubert. À mi-parcours, le traitement se fait plus onirique avec l'apparition d'un personnage fantasmé par le gamin et le rappel de la culture haïtienne. Le film aurait cependant gagné en force si le rythme avait été un peu moins languissant et la dénonciation du racisme dans le Québec rural de l'époque, plus nuancée. (Texte rédigé en octobre 2023, dans le cadre du Festival Cinemania)
Texte : Olivier Lefébure