L'avis de Mediafilm

Dans la veine de MARLEY et WHITNEY, Kevin MacDonald trace un portrait exhaustif et honnête d'un artiste plus grand que nature, dont la vie est désormais indissociable d'une lamentable controverse. Différentes dépendances - au travail, à la forme physique, à l'alcool, à l'automédication - sont évoquées par MacDonald pour "justifier" l'injustifiable: une vocifération hyper-raciste de la part d'un créateur qui, de son propre aveu, en savait très peu sur l'Holocauste. Candide devant la caméra, Galliano n'apparaît pas toujours à son avantage et peine à se montrer sincèrement repentant, en dépit des démarches entreprises auprès de la communauté juive par le groupe Condé Nast - éditeur de Vogue et producteur du présent documentaire -, pour restaurer son image. Formellement, MacDonald se montre moins innovant que son sujet, proposant un assemblage plutôt classique de témoignages de diverses célébrités et de documents d'archives, souvent hauts en couleur cela dit. Le parallèle entre le NAPOLÉON d'Abel Gance - influence avouée de Galliano - et le parcours peu commun de ce dernier s'avère par ailleurs trop insistant.

Louis-Paul Rioux