L'avis de Mediafilm

À sa volonté d'illustrer le désir sexuel féminin comme une splendide force émancipatrice, la réalisatrice suisse oppose une douceur lumineuse et bucolique, qui puise son inspiration chez Pier Paolo Pasolini (LE DECAMERON) et Carlos Reygadas (LA COULEUR DU CIEL). Avec ce premier long métrage, portant sur l’éveil et l’épanouissement du désir, la cinéaste mise sur la symbolique des images et les oppositions philosophiques (les cieux/la terre, la liberté/la répression). Les dialogues et la voix off alourdissent la psychologie des personnages. À l'inverse, les silences permettent au film et aux interprètes de laisser s’exprimer les corps, les sensations, les peaux et les visages. Une fête nocturne prend ainsi des allures de terrifiant sabbat de sorcières et de démons ; et la jouissance d’hommes, au milieu d’un pré, prend valeur de communion enchantée.

Céline Gobert