L'avis de Mediafilm

L’approche délicate et dénuée de sensationnalisme déployée par la Québécoise Helen Doyle fait la force de son illustration d’un trafic humain révoltant profondément enraciné dans la société italienne. Sous le soleil, au beau milieu de panoramas verdoyants, la cinéaste promène sa caméra dans des hôtels de passe à ciel ouvert, des taudis insalubres, dans des ghettos miteux où vivent celles à qui l’on avait promis un bel avenir. Ces images saisissantes sont contextualisées par des sociologues, activistes et intervenantes en milieu communautaire. La réalisatrice de DANS UN OCÉAN D’IMAGES parvient toutefois à alléger son triste constat grâce aux portraits de migrantes ayant réussi à se libérer du joug de leur «protectrice», et désireuses de devenir des modèles pour celles qui arriveront ensuite. Convaincant, quoiqu’un peu long à se mettre en place, AU LENDEMAIN DE L’ODYSSÉE bénéficie en outre d’une mise en scène soignée et de très beaux interludes de fonds marins hérissés de statues de pierre.

Charles-Henri Ramond