L'avis de Mediafilm

Pour son premier long métrage en solo, la coréalisatrice de PARTY GIRL, Marie Amachoukeli, s’est inspirée de ce qu’elle a vécu lorsque sa nourrice est repartie vivre au Portugal avec mari et enfants. Du souvenir de cette déchirure, elle a fait un touchant récit d’apprentissage, qui oscille avec un égal bonheur entre humour et émotion. Les autres maîtres mots de cette histoire? Simplicité et complicité, si tangibles dans les scènes où apparaissent Louise Mauroy-Panzani et Ilça Moreno, toutes deux non-professionnelles. En filigrane, la cinéaste évoque les drames familiaux engendrés par l’immigration économique et questionne la valeur de l’amour lorsqu’il est issu d’un travail rémunéré. Ponctué de délicates séquences animées illustrant les états d’âme de la petite, le récit séduit également par son illustration vériste de la vie au Cap-Vert. En revanche, les développements dramatiques survenant à la toute fin s’avèrent moins convaincants. (Texte rédigé en novembre 2023 dans le cadre du festival Cinemania)

Charles-Henri Ramond