L’AVIS DE MEDIAFILM

La bonne idée du nouveau film de Ben Affleck (ARGO, THE TOWN) est de déguiser en drame sportif ce qui est essentiellement le “making of” d’un coup de marketing. Partant d’un scénario (signé Alex Convery) qui a l’énergie verbomotrice de ceux d’Aaron Sorkin, Affleck nous propose un croisement habile – mais pas spécialement original – entre JERRY MAGUIRE, THE SOCIAL NETWORK et MONEYBALL. Sans surprise mais, en général efficace, l’ensemble est propulsé par une mise en scène énergique, un montage nerveux et une direction artistique particulièrement soignée, qui synthétise subtilement l’esprit et le look des années 80. De plus, Affleck utilise avec adresse une distribution prestigieuse, dont se démarquent Chris Messina, mémorable en agent rapace, et Viola Davis, impériale en mère courage de Michael Jordan, ce dernier n’apparaissant ici que par l’entremise d’images d’archives. Leurs performances chaleureuses aident à insuffler un peu d’humanité et de vie à ce qui reste, fondamentalement, une ode admirative au pouvoir du marketing.

Texte : Georges Privet