Fr. 2022. Comédie de Alain Guiraudie avec Jean-Charles Clichet, Noémie Lvovsky, Ilies Kadri. Le soir d’un attentat terroriste à Clermont-Ferrand, un trentenaire fait la rencontre d’une prostituée mariée et d’un jeune sans-abri, qu’il soupçonne d’être un djihadiste. Comédie de moeurs loufoque et décomplexée. Rafraîchissante ode à la solidarité. Scénario décousu. Mise en scène plutôt banale. Interprétation pleine d'entrain.
Le soir d’un attentat terroriste à Clermont-Ferrand, un trentenaire fait la rencontre d’une prostituée mariée et d’un jeune sans-abri, qu’il soupçonne d’être un djihadiste. Comédie de moeurs loufoque et décomplexée. Rafraîchissante ode à la solidarité. Scénario décousu. Mise en scène plutôt banale. Interprétation pleine d'entrain.
Chaque film d'Alain Guiraudie (LE ROI DE L'ÉVASION, L'INCONNU DU LAC, RESTER VERTICAL) est une fête décomplexée et loufoque, dans laquelle le cinéaste inscrit ses obsessions thématiques – la sexualité et la liberté – dans un contexte social précis. Bien qu’il soit hanté par le spectre des attentats terroristes en France, son nouvel opus n’en demeure pas moins une comédie de moeurs amusante, qui bascule de la drôlerie à la gravité sans se trahir. Avec un ton pince-sans-rire, Guiraudie analyse les travers de la société française contemporaine, notamment la dynamique entre les individus et la collectivité. En réponse aux angoisses de notre époque, l'auteur répond par une joyeuse (et un brin utopique) ode à la solidarité et à la bienveillance. Pour autant, sa mise en scène, plus banale que d’habitude, conjuguée à une intrigue décousue, ne permettent pas à VIENS JE T'EMMÈNE de s’imposer comme un temps fort de sa filmographie. Les acteurs défendent avec entrain des personnages attachants, tout particulièrement Noémie Lvovsky, excellente dans le rôle de la prostituée nymphomane au grand coeur. (Texte rédigé en février 2022, dans le cadre du Festival de Berlin)
Texte : Céline Gobert