Can. 2022. Documentaire de Brian D. Johnson . Un fabricant d'encre torontois, qui utilise des baies, de la rouille, de l'acier d'armes à feu ou du marbre de Carrare vend ses produits exclusifs aux artistes du monde entier. Portrait admiratif d'un artisan passionné. Récit illustratif et épisodique. Images fignolées. Paysages magnifiés. Protagoniste articulé, à l'aise devant la caméra. (sortie en salle: 24 mars 2023)
Un fabricant d'encre torontois, qui utilise des baies, de la rouille, de l'acier d'armes à feu ou du marbre de Carrare vend ses produits exclusifs aux artistes du monde entier. Portrait admiratif d'un artisan passionné. Récit illustratif et épisodique. Images fignolées. Paysages magnifiés. Protagoniste articulé, à l'aise devant la caméra. (sortie en salle: 24 mars 2023)
Critique de cinéma au magazine Maclean's et récemment documentariste (l'inédit AL PURDY WAS HERE, 2015), Brian D. Johnson fait véritablement oeuvre cinématographique avec cette célébration d'un artisanat antique, renouvelé par un créateur inspiré. En plus de magnifier les paysages très variés, le directeur photo Nicholas de Pencier (coréalisateur de ANTHROPOCENE : THE HUMAN EPOCH) traduit, dans ses images admirablement composées, la complexité des textures des différents éléments glanés par Logan et leurs interactions souvent inattendues sur le papier. En revanche, le scénario de Johnson apparaît illustratif et épisodique, chaque changement de couleur d'encre présentant de manière un peu mécanique un nouveau client ou confrère du protagoniste. Et, hormis un point d'orgue au dernier tiers, alors que le calligraphe japonais expérimente, dans un geste artistique flamboyant, l'encre magnétique commandée à son fournisseur et ami canadien, le film manque de force dramatique. Reste le portrait admiratif d'un artisan passionné, à l'aise devant la caméra, qui défend une conception de la conservation de la mémoire de l'humanité tactile, sensuelle, organique, en cette ère de dématérialisation numérique.
Texte : Louis-Paul Rioux