L’AVIS DE MEDIAFILM

Bien qu’il reprenne à son compte plusieurs éléments propres au genre, THE BLACKENING n’est pas vraiment un film d’horreur, mais bien une satire sociale mordante portant, comme son titre l’indique, sur les conditions de vie actuelle des Afro-Américains. Basé sur un sketch de 2018 devenu viral, le scénario se démarque par sa prémisse jouissive (quoique peu développée), ses rebondissements imprévisibles et sa façon de mettre le doigt – en appuyant lourdement – sur les stéréotypes entourant l’image des Noirs et le sort funeste qui leur est systématiquement réservé dans les films d’horreur. Chiche en effets gores ou en scènes terrifiantes, le récit ne rassasiera pas les adeptes de frissons, mais les amateurs d’autodérision et de répliques assassines seront séduits par les quelques clins d’oeil à GET OUT, US, TEXAS CHAINSAW MASSACRE ou SAW. La mise en scène alerte de Tim Story (BARBERSHOP, le plus récent SHAFT) et l’interprétation exaltée de comédiens complices ajoutent au plaisir de l’entreprise, à voir comme un divertissement réflexif, rafraîchissant et pertinent.

Texte : Charles-Henri Ramond