Fr. 2022. Drame de Alice Diop avec Kayije Kagame, Guslagie Malanda, Salih Sigirci. Une auteure parisienne assiste au procès d’une jeune mère infanticide d'origine sénégalaise, dans l’intention d’en faire le sujet de son prochain livre. Récit aussi philosophique que politique, autant prosaïque que mythologique. Mise en scène assurée, précise et empathique. Cadrages au cordeau. Interprétation de haut niveau. G. Malanda hypnotisante. (sortie en salle: 13 janvier 2023)
Une auteure parisienne assiste au procès d’une jeune mère infanticide d'origine sénégalaise, dans l’intention d’en faire le sujet de son prochain livre. Récit aussi philosophique que politique, autant prosaïque que mythologique. Mise en scène assurée, précise et empathique. Cadrages au cordeau. Interprétation de haut niveau. G. Malanda hypnotisante. (sortie en salle: 13 janvier 2023)
L’assurance avec laquelle la documentariste Alice Diop (LA PERMANENCE, NOUS, inédits au Québec) mène son premier long-métrage de fiction est assez stupéfiante. Sans effets de manches et sans aucune sécheresse, elle déroule son récit – tourné en chronologie – avec une redoutable précision et une empathie lucide qui n’excuse pas l’acte criminel mais donne des pistes pour comprendre comment une femme peut en arriver à le poser. S’inscrivant dans la lignée de Pasolini (cité dans le film, MÉDÉE oblige) et de Bresson, SAINT OMER, Lion d’argent à la dernière Mostra de Venise, est un film aussi philosophique que politique, autant prosaïque que mythologique. L’idée lumineuse de Diop et de sa coscénariste Marie Ndiaye, c’est le personnage de Rama, en qui cette affaire fait écho et par qui le spectateur la découvre peu à peu. Les images de Claire Mathon (PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU) génèrent une tension qui nourrit le propos sans jamais le supplanter. L’interprétation est de haut niveau, particulièrement Guslagie Malanda, hypnotisante en mère infanticide.
Texte : Éric Fourlanty