Ukr. 2022. Drame de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk avec Oleksandr Yatsentyuk, Stanislav Potiak, Solomiia Kyrylova. Dans un village ukrainien, la veille d’un carnaval traditionnel, un père de famille rompt la promesse faite à sa femme et réintègre un réseau de contrebande avec la Roumanie. Récit personnel sur la violence sociale, aux allures de tragédie grecque. Mise en scène élégante et travaillée, empruntant à plusieurs genres. O. Yatsentyuk époustouflant. (sortie en salle: 2 juin 2023)
Dans un village ukrainien, la veille d’un carnaval traditionnel, un père de famille rompt la promesse faite à sa femme et réintègre un réseau de contrebande avec la Roumanie. Récit personnel sur la violence sociale, aux allures de tragédie grecque. Mise en scène élégante et travaillée, empruntant à plusieurs genres. O. Yatsentyuk époustouflant. (sortie en salle: 2 juin 2023)
Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk impose un style marqué dès l’ouverture de son premier long métrage de fiction. L'élégance des lents travellings se mêle à une imagerie étonnante, d'une puissance émotionnelle s'inscrivant d’emblée dans le registre de la tragédie grecque. Au service du drame, la caméra capture les détails et subtilités des relations entre les êtres, de même que l’immensité de l’espace naturel qui les entoure, renforçant le caractère inéluctable du récit et la difficulté de s’extraire d’une ruralité accablante. D’une manière assez surprenante, PAMFIR glisse du film d’auteur vers le polar aux accents mythologiques, empruntant à plusieurs genres (dont l’horreur) pour illustrer les différentes expressions de la violence – sociale, domestique – jusqu’alors implicites. Des bois enneigés aux teintes bleutées, jusqu’aux feux ardents du carnaval, PAMFIR entraîne le spectateur au coeur d’une nuit intense, boueuse et embrumée. En père bestial transgressant la loi et la morale pour sortir son enfant de la misère à laquelle il est destiné, Oleksandr Yatsentyuk souffle tout sur son passage.
Texte : Céline Gobert