Can. 2022. Drame de Carly Stone avec Sarah Gadon, Amanda Fix, River Price-Maenpaa. Dans les années 1980, la relation tendre mais compliquée entre une jeune fille élevée dans une commune et sa mère hippie, émotionnellement immature. Adaptation sans caractère d’un récit autobiographique. Enjeux traités en surface. Structure narrative judicieuse. Interprétation sensible. (sortie en salle: 28 juillet 2023)
Dans les années 1980, la relation tendre mais compliquée entre une jeune fille élevée dans une commune et sa mère hippie, émotionnellement immature. Adaptation sans caractère d’un récit autobiographique. Enjeux traités en surface. Structure narrative judicieuse. Interprétation sensible. (sortie en salle: 28 juillet 2023)
Pour son deuxième long métrage, la Torontoise Carly Stone, enceinte de huit mois au moment du tournage, porte à l'écran le récit autobiographique de Cea Sunrise Person, paru en 2014. Filmé au coeur des paysages du nord de l’Ontario, le film manque de caractère et traite en surface ses enjeux. À commencer par la relation mère-fille, dont l’aspect non conventionnel aurait mérité d’être creusé davantage, d’un point de vue psychologique. De même, la vie hors-circuit et la pensée hippie semblent échapper à toute analyse. Conséquence: les personnages peinent à exister à l’écran dans toutes leurs complexités, même s’ils sont défendus avec une grande sensibilité par une distribution impliquée — de la très juste Sarah Gadon (ENEMY), qui parvient à garder cette mère atypique loin de toute caricature, à Robert Carlyle (TRAINSPOTTING), étonnant dans un contre-emploi (le grand-père). La structure narrative judicieuse, qui entremêle deux périodes temporelles (1979 et 1986), permet néanmoins à la cinéaste de lier subtilement le destin de la mère et de la fille, tout en insufflant du rythme à un récit autrement monotone.
Texte : Céline Gobert