Can. 2022. Drame de moeurs de Geneviève Albert avec Kelly Depeault, Emi Chicoine, James-Edward Métayer. Une adolescente perturbée s'enfuit de son centre jeunesse et retrouve une ex-pensionnaire, qui la convainc de travailler comme escorte lors du week-end du Grand Prix de Formule 1. Regard frontal sur la prostitution juvénile et le tourisme sexuel. Récit un peu court, dépourvu de crescendo dramatique. Réalisation fiévreuse. Décor urbain bien exploité. K. Depeault énergique et naturelle. (sortie en salle: 29 avril 2022)
Une adolescente perturbée s'enfuit de son centre jeunesse et retrouve une ex-pensionnaire, qui la convainc de travailler comme escorte lors du week-end du Grand Prix de Formule 1. Regard frontal sur la prostitution juvénile et le tourisme sexuel. Récit un peu court, dépourvu de crescendo dramatique. Réalisation fiévreuse. Décor urbain bien exploité. K. Depeault énergique et naturelle. (sortie en salle: 29 avril 2022)
Geneviève Albert pose un regard frontal sur la prostitution juvénile et le tourisme sexuel dans ce premier long métrage âpre, réalisé avec assurance. Tout du long, la caméra fiévreuse de Léni Mill-Reuillard (UNE COLONIE) épouse le point de vue de la protagoniste, campée avec énergie et naturel par Kelly Depeault (LA DÉESSE DES MOUCHES À FEU). Plus proche des OISEAUX IVRES que de la minisérie "Fugueuse", NOÉMIE DIT OUI illustre le cas d'une adolescente qui vend son corps en toute connaissance de cause, animée essentiellement par le manque d'estime de soi et l'attrait de l'argent vite gagné. La réalisatrice filme alors froidement l'effarant défilé de clients, accentuant le caractère dégradant et déshumanisant de l'expérience intense vécue par l'héroïne. Cela dit, outre sa dénonciation éloquente d'un trafic abject, le film apparaît plutôt court sur le plan narratif et manque d'un réel crescendo dramatique. En revanche, il y a longtemps que Montréal n'avait pas été aussi bien filmée.
Texte : Louis-Paul Rioux