É.-U. 2022. Drame de Paul Schrader avec Joel Edgerton, Sigourney Weaver, Quintessa Swindell. Devenu horticulteur en chef dans une grande propriété du Sud des États-Unis, un néo-nazi repenti est contraint de prendre comme apprentie la petite-nièce métisse de sa patronne. Méditation intrigante sur les péchés de l’Amérique. Tendresse touchante. Réalisation maîtrisée, aux intentions nébuleuses. Superbe direction-photo. Interprétation inégale. (sortie en salle: 19 mai 2023)
Devenu horticulteur en chef dans une grande propriété du Sud des États-Unis, un néo-nazi repenti est contraint de prendre comme apprentie la petite-nièce métisse de sa patronne. Méditation intrigante sur les péchés de l’Amérique. Tendresse touchante. Réalisation maîtrisée, aux intentions nébuleuses. Superbe direction-photo. Interprétation inégale. (sortie en salle: 19 mai 2023)
Présenté comme le volet final d’une trilogie amorcée avec THE CARD COUNTER et FIRST REFORMED, MASTER GARDENER s’articule autour des thèmes du Mal, de la rédemption et de la violence. Une sainte trinité thématique qui constitue le fonds de commerce de Paul Schrader, depuis ses scénarios de TAXI DRIVER et RAGING BULL pour son ami Martin Scorsese. Mettant ici à profit une métaphore florale élégante, mais pas toujours subtile, Schrader fait preuve d’une touchante et surprenante tendresse, qui imprègne joliment les superbes images d’Alexander Dynan. Mais on se demande où le cinéaste bressonien veut nous amener avec cette méditation sur les multiples pêchés qui rongent les États-Unis depuis leur naissance. Sans jamais se donner en spectacle, sa mise en scène est admirablement maîtrisée, mais ses intentions restent nébuleuses. À l’image des trois principaux acteurs – Joel Edgerton, tout en intériorité, Sigourney Weaver, hiératique, et Quintessa Swindell, superficielle –, qui semblent chacun jouer dans un film différent. Au final, cette variation sur un même thème intrigue sans jamais tout à fait convaincre.
Texte : Éric Fourlanty