Fr. 2022. Chronique de Mikhaël Hers avec Emmanuelle Béart, Charlotte Gainsbourg, Noée Abita. Dans les années 1980 à Paris, une mère de famille, quittée par son mari, trouve un travail auprès d'une animatrice de radio et prend sous son aile une jeune sans-abri fragile. Chronique familiale délicate, privilégiant l’atmosphère. Observations humanistes, d'une légèreté rohmérienne. Refus du commentaire social. Quelques lieux communs. C. Gainsbourg crédible. (sortie en salle: 1 juillet 2022)
Dans les années 1980 à Paris, une mère de famille, quittée par son mari, trouve un travail auprès d'une animatrice de radio et prend sous son aile une jeune sans-abri fragile. Chronique familiale délicate, privilégiant l’atmosphère. Observations humanistes, d'une légèreté rohmérienne. Refus du commentaire social. Quelques lieux communs. C. Gainsbourg crédible. (sortie en salle: 1 juillet 2022)
Après AMANDA, Mikhaël Hers fait preuve d’une même délicatesse pour mettre en scène cette nouvelle chronique familiale, qui tire sa force tranquille de la quasi absence de conflit dramatique. Pour inscrire un récit divisé en trois chapitres (1981, 1984 et 1988), dans le Paris changeant des années Mitterrand, le réalisateur crée l’illusion en mêlant images d’archives et reconstitutions d’époque. Tout du long, l'observation humaniste prend le pas sur le commentaire social, ce qui a ses limites. Car si les personnages, filmés simplement, se dénudent avec une légèreté quasi rohmérienne (il y a d’ailleurs un clin d’oeil aux NUITS DE LA PLEINE LUNE), le choix d’inscrire explicitement le récit dans le contexte sociopolitique des années 1980 en France, sans en tirer autre chose que des lieux communs, apparaît superficiel, voire accessoire. En mère célibataire sensible, Charlotte Gainsbourg est crédible. En revanche, Emmanuelle Béart et Noée Abita doivent défendre des figures plus caricaturales. (Texte rédigé en février 2022, dans le cadre du Festival de Berlin)
Texte : Céline Gobert